Parcours et études d’Hubert Bequet
Hubert BEQUET est né à Quaregnon le 3 avril 1912.
Il était le plus jeune fils d'une famille nombreuse de 9 enfants.
La famille Bequet habitait rue Emile Vandervelde n° 449 à Quaregnon et possédait une boulangerie souvent tenue
par Madame Bequet.
Après des études primaires, Hubert Bequet est entré, à l'âge de quatorze ans, comme ouvrier à la Faïencerie de
Wasmuël.
A l'époque, Monsieur Henri Meyer, directeur de cette entreprise invitait les jeunes apprentis à se perfectionner
en suivant des cours à l'Ecole des Arts et Métiers de Saint-Ghislain.
Durant huit années, Hubert Bequet suivit les cours du soir pour devenir peintre-décorateur.
Il fit son perfectionnement en « aréographie » et en « peinture sur faïence ».
C'est à l'obtention de son diplôme en 1934, à l'âge de 22 ans, qu'il décida de s'installer à son propre compte.
Hubert Bequet avait rencontré Marguerite AIMONT qui travaillait également comme faïencière à Wasmuël.
Leur mariage, le 20 août 1934 à Hornu, concrétisa les désirs du couple de fonder une petite entreprise de
céramique.
De 1934 à 1938, dans son petit atelier, Hubert Bequet créait, peignait et vendait des faïences décoratives.
Première période de 1934 à janvier 1944.
Cette première période reste floue.
En effet, la toute première demande d'immatriculation au Registre de Commerce de Mons date de juin 1938 (R.C. N°
30.280) mais les activités auraient débuté en 1934. Ceci peut s'expliquer par le fait qu’Hubert Bequet a
travaillé un petit temps à la Faïencerie de Thulin et travaillait le soir chez lui.
Le couple, domicilié au 133 rue de Pâturages, avait installé chez eux un petit atelier de céramique et acheté
leur premier four à charbon.
Cette première activité s'exerça sous la dénomination « FAIENCERIE HUBERT BEQUET » et consistait en la
fabrication de poteries, d'articles d'art, de faïencerie ordinaire et de luxe.
Cette immatriculation fut enregistrée au Tribunal de Commerce de Mons le 26 décembre 1940 tout en précisant que
le début des activités commerciales datait de juin 1938.
Le lieu du dit commerce est annoncé au n°449 rue Emile Vandervelde.
Il semble donc évident qu'un déménagement eut lieu durant ces deux années.
Cette période d'avant-guerre fut marquée par des problèmes d'approvisionnement en combustibles mais Hubert
Bequet réussit à développer sa première production de faïences.
Il sera à lui seul créateur de modèles, mouleur, couleur, préposé au four et décorateur.
Il fabriquait des ronds de cougnoles pour la boulangerie, des articles de souvenirs, de nombreux sabots, des
petits bateaux pour les naissances, etc.
Madame Bequet, sur sa bicyclette, transportait les échantillons.
Le week-end, ils allaient tous deux vendre sur les marchés ou à la sortie des églises leur petite production de
la semaine.
Persévérant, Hubert Bequet fait des essais de peinture à froid avec des couleurs cellulosiques, couleurs
achetées pour son projet de peintre-décorateur d’intérieur. Le résultat fut concluant. Ces faïences donnent une
patine matte très particulière avec l'inconvénient qu'elles s'abîment aux lavages répétés.
L’idée de déménager pour développer leur petite production germa dans son esprit et c'est en février 1944
qu'Hubert Bequet installe une faïencerie rue de la Vieille Cossette (qui deviendra plus tard : rue de la
Faïencerie).
Seconde période de février 1944 à 1977.
En février 1944, Hubert Bequet achète la maison de feu Monsieur Dufays au n° 15 de la rue de la Vieille Cossette
(qui prendra plus tard le nom de rue de la Faïencerie). Il y aménagera 200 m2 d'atelier.
Le 21 mars 1944, Monsieur Bequet déclare à l'Office du Travail six personnes: Petrez Blanche, Wilgaut Angèle,
Leduc Emilie, Delattre Caroline, Cailleaux Mariette, Roland Emilie.
Les toutes premières pièces sont peintes à la main avec les matières premières trouvées difficilement en cette
période de restriction et Hubert Bequet ne vernira pas toutes ses faïences. Certaines sont même peintes et
vernies à froid.
Le 27 avril 1944, il embauche une couleuse supplémentaire : Raymonde Bostaille. Mais le 3 juillet 1944, le peu
de commandes oblige Hubert Bequet à licencier trois ouvrières.
Le 15 décembre 1944, une déclaration d'approvisionnement donne des indications intéressantes : 19 ouvriers, 4
foyers séchoirs, 1 foyer chauffage, 1 four à cuire les faïences et capacité à chauffer 1.600 mètres carrés.
Fin janvier 1945, il déclare son personnel : 19 femmes et 4 hommes, dont Georges Aimont, Lecocq Elisabeth, Duez
Vital, Müller Victoire, Bontuelle Jules, Malengreau Emilie, Harvengt Moïse, Plumat Denise, Dufayt Liliane,
Rivière Gabrielle, Mahieu Nelly, Aucquiez Bertha, Robin Adonicia, Couet Georgina.
Le salaire moyen par ouvrier - ouvrière était de 30 francs par jour.
La guerre se termine et à l'automne 1945, la réception des matières premières est plus aisée qu'en temps de
guerre.
Pour l'année 1945, il déclarera 3.865 jours de travail pour une moyenne de 20 ouvriers.
Quelques nouveaux noms apparaissent dans ses listes d’ouvriers Fontaine Georgette, Lecomte Rose, Fontaine Marie
Louise, Evrard Joséphine, Berdal Yvonne, Alland Denise.
L'année 1946 s'annonce florissante en commandes, les faïences de Bequet plaisent et vers décembre de cette
année, Hubert Bequet travaillait avec 35 ouvrières et ouvriers.
Hubert Bequet va encore agrandir son entreprise en construisant deux nouvelles ailes de deux cent mètres carrés
et il achètera trois nouveaux fours à mazout.
En 1948, Marcel Demaude commença à travailler chez Bequet.
Précédemment, il était émailleur à la Faïencerie de la Majolique de Wasmuël et détenait la formule d'un
excellent émail.
Les nombreuses commandes, la diversité des modèles et des décors développent l'entreprise de façon fulgurante.
De nombreuses pièces de second choix (qui possèdent un petit défaut) sont vendues pour les tombolas des tirs
forains.
En 1949, l'entreprise occupe une quarantaine d'ouvriers et ouvrières.
En 1950, lors de la fermeture de FAIENCERIE A.M.C. de WASMUEL, Hubert Bequet acheta une vingtaine de modèles
(les moules mères) dont les sabots et le vase à anse portant le n° 277. Suite à cette fermeture, plusieurs
ouvriers de la Faïencerie de Wasmuël furent employés dans l'usine Bequet.
En 1951, lors de la réparation d'un four, des flammèches s'envolèrent et incendièrent toute la charpente en bois
des ateliers. Le feu épargna les fours, mais qui sans toit étaient inutilisables.
Les carnets de commandes étant pleins, surmontant la catastrophe, Hubert Bequet décide de continuer la
production en concentrant ses activités dans les locaux qui avaient échappés aux flammes.
Un commerçant de Valenciennes, Monsieur Marlière, découvre dans une vitrine de Mons, quelques pièces de Bequet
et c'est le coup de foudre ! Il se rend à Quaregnon le jour même et les deux hommes s'entendent : Monsieur
Marlière devient agent général, pour la France, des céramiques Hubert Bequet.
La reconstruction de l'usine peut commencer : le nouveau bâtiment va s'étendre entre la rue de l'Imprimerie et
la rue de la Faïencerie à Quaregnon.
Le montage d'une nouvelle charpente en fer au-dessus d'un premier étage est décidé. La production ne s'arrêtera
pas pendant les travaux.
Les possibilités de fabrication vont décupler et Hubert Bequet va diffuser dans toute l'Europe ses faïences
toujours toutes peintes à la main et minutieusement travaillées.
La dénomination : « FAIENCERIE ARTISTIQUE DE QUAREGNON » date de cette époque.
Achat et installation d'un four tunnel. (Extrait d’un mémo de famille).
Dans les années 1955, Mr. H. Béquet et Mr. E. Colin (Faïencerie de St.Ghislain) répondant à l’invitation d’un
fabricant de fours firent un voyage commun en Italie au cours duquel ils ont visité diverses entreprises de
céramique.
Après un deuxième voyage, lors duquel Mr. Colin était accompagné de son fils, l’orientation des visites fut
portée sur la conception personnalisée des projets de four en fonction des nécessités de l’une et de l’autre
entreprise.
A son retour, Mr Béquet décida, avec l’aide d’un financement d’état, de commander un four tunnel électrique
comme il en avait vu en fonctionnement et permettant de procéder aux trois cuissons ; Biscuit, émail, décors,
dans des tunnels distincts.
De ces voyages, naquit une amitié entre les deux familles qui se virent souvent et rapprocha leurs enfants.
Pour installer le four dans son usine, les anciens fours à mazout avaient dû être démontés et hélas, le
démarrage du nouveau système de cuisson s’avéra difficile, de nombreuses pièces ne résistant pas lors de l’une
des trois cuissons, la production vit alors son volume fortement réduit.
En 1956, Mr. Béquet invita son gendre Maurice Colin (études de céramique industrielle en France et service
militaire terminé) à rejoindre l’entreprise, ce qu’il fit, son épouse Claudette gérant depuis plusieurs années
le bureau commercial.
Se sentant particulièrement soutenu par Mr. Bequet, Mr. Colin revisita les principes thermiques du four puis
entreprit de le modifier notablement et parallèlement transformât la pâte en apportant des minéraux, comme du
talc et une silice particulière (galets de mer de Normandie calcinés) qui lui apportèrent une résistance
favorable à une cuisson rapide. Cela permit d’éliminer totalement la casse tout en doublant la capacité de
production car lors de la modification du four par une répartition différente des éléments de chauffe, la
puissance électrique modulable avait été portée de 90 à 120 KW.
Après ces modifications, il fut même possible de mettre le four en veilleuse, le weekend, pour soulager les
équipes de cuisson.
La souplesse de la pâte permit également vers 1958 d’arrêter la cuisson des grands vases à anses dans le dernier
four à mazout, ces vases délicats étant dès lors cuits horizontalement dans les tunnels sur une potence en acier
résistant au feu (la marque en est visible dans le col !).
Dans la foulée, et suite à un embargo des pays de l’Est sur les fournitures stratégiques, l’usine cessa d’en
recevoir son émail et procéda à sa propre fabrication. Permettant ainsi, par l’ajout de colorants, de mieux
accorder l’émail à certains décors ; comme le Delft (la production des débuts est moins séduisante que la
production qui suivit).
Avec l’aide d’un organisme parastatal et l’appui de Mr. Béquet une comptabilité industrielle avait été
précédemment mise en place par son gendre.
Si, l’organisation de l’atelier de décoration était le point fort des productions (Mr. Béquet ou un peintre doué
en tête de banquette plaçait les premiers éléments du décor qu’ensuite des décoratrices successives sur la même
table reprenaient pour en assurer les détails), l’organisation des ateliers de moulage et coulage, l’emballage
des pièces pour expédition demandaient quelques adaptations.
La technique du plastique stratifié était à ses débuts. Ce fut l’occasion pour étudier avec les contremaitres et
leur aide, le remplacement des lourds bancs de coulage en bois par des formes réalisées manuellement sur place,
plus faciles à agencer.
Ce qui permit de réorganiser et améliorer les postes de travail et de couler, par le pompage dans des
canalisations reliées à des robinets de distribution, la barbotine directement dans les moules.
Partant des statistiques de fabrication des nombreuses formes, un stock de biscuit intermédiaire fut réalisé et
stabilisa la mise en œuvre en réduisant le nombre de moules nécessaires.
Un local à humidité contrôlée fut aménagé pour faciliter l’assemblage des pièces délicates (animaux divers) et
conserver les objets en attente de gravure «à cru».
Par la suite, la variété des emballages fut réduite pour simplifier l’achat et le stock des cartonnages.
En 1957, la faïencerie fut le plus gros consommateur d'or préparé des usines belges de céramique : 10 kilos par
mois !
En 1960, le cap des cent ouvriers est atteint et en 1963, l'effectif atteint cent cinquante travailleurs !
Une des clefs de sa réussite restera le fait que comme artisan, il continua de créer, de mouler, de peindre dans
son usine. Il sera un chef d'entreprise très présent et très contrôlant.
Il dira : « Mon principe, est l'application des méthodes artisanales sur le plan industriel. Dans une
spécialité comme la mienne, cela seul, peut sauver la magie et l'indépendance de la création ».
Il gardera son atelier personnel au centre de l'usine et il étudiera plus d'un millier de modèles tout en
côtoyant ses modeleurs et décorateurs.
Toute sa vie, il peindra et signera les pièces qu'il a produites.
La réussite de cette entreprise est basée sur trois concepts de base :
LE SECRET : Hubert Bequet a trouvé une formule de mélange de terres (achetée en Angleterre et en Allemagne). Le
fruit de ses recherches assure à la fois une solidité à la faïence et une bonne incrustation des émaux.
L'IDEE : tous les décors seront réalisés à la main (peu de pièces ont reçu une décalcomanie). Chaque pièce est
en quelque sorte une pièce unique puisque personnalisée par le peintre et donc présentant des petites variantes
d'un vase à l'autre.
L'ESPRIT : Hubert Bequet a toujours essayé de provoquer une ambiance d'école où chacun pouvait sortir le
meilleur de lui-même pour tenter d'aboutir dans sa discipline à la perfection.
Les décoratrices avaient trois ans pour se perfectionner et seulement trois sur dix aboutissaient à un résultat
suffisant. (70 % des décoratrices étaient des femmes).
Le côté commercial semble ne pas poser de problème, la moitié des pièces partent chez des grossistes belges et
l'autre moitié vers les pays étrangers. En Belgique, la Société Anonyme SAFVA travaillait avec Bequet depuis
1952. Cette société achetait de grandes quantités de faïences (2.000 à 3.000 pièces) pour ses magasins situés
principalement dans le nord du pays.
Une chaîne de magasins spécialisés dans les articles de ménage et de décoration : Le Maillon-De Schakel
informait sa clientèle grâce à un feuillet publicitaire en couleur édité par un imprimeur d'Anvers :
«S.A.Dupont-Fourdrigniers ».
En 1958, la location d'un magasin-dépôt à la rue du Marché aux Poulets, à Bruxelles contribua au développement
des ventes de la Faïencerie Bequet. Dans ce magasin, des ouvrières décoraient à la main des pièces sous le
regard admiratif des clients.
Lorsqu'Hubert Bequet envisageait de produire une nouveauté, il réunissait les revendeurs des différents pays et
observait les remarques et les réactions de ces professionnels de la céramique.
Ainsi, afin de satisfaire des marchés spécifiques, il propose certains décors sous émail, d'autres ont des émaux
en relief, d'autres pièces sont gravées. On remarque que les Hollandais n'aiment pas trop les dorures mais
commandent beaucoup de bleu et blanc.
Comme on peut le constater, l'artiste se complétait d'un entrepreneur attentif aux désirs de sa clientèle.
La gamme des produits semble s'orienter vers des faïences décoratives : mises, potiches, flacons, tonneaux de
liqueur, boites à bijoux, bonbonnières, quelques services à café et à thé, de nombreux animaux décoratifs, des
sabots, des maisonnettes et chalets, gaines de pendules, plateaux à fruits, à fromage, à pain, raviers divers,
cendriers, plaques commémoratives de mariages, communions, quelques pièces publicitaires, etc.
En fait, les faïences proposées étaient des articles de cadeaux dont la diversité des décors apportait toujours
un coup de cœur.
De retour d'un de ses séjours en Suisse, Hubert Bequet ramena un petit chalet en bois et demanda à son mouleur
Georges Barbieux de le recréer en faïence. Un jour, il apporta une truite fraîche pour améliorer son observation
et réussir le moule de ce poisson qui demandait beaucoup de précision.
En 1961, Hubert Bequet choisit une nouvelle technique pour ses décors : la pose des décalcomanies. La
simplification de cette décoration donna une croissance rapide à la production. C'est à cette période que les
marques à la décalcomanie remplacent souvent les cachets.
Dix années plus tard, la crise allait toucher durement l'entreprise qui, dès 1970, dut mener un combat continuel
contre la cessation de ses activités.
Il faut se rappeler qu'autour de Quaregnon existaient de nombreuses faïenceries dont les plus proches :
Saint-Ghislain, Tertre, Thulin, Wasmuël, Nimy, Jemappes, Mons ... proposaient aussi de très belles céramiques.
La concurrence régionale et internationale était très forte. L'usine Bequet surnagea quelques années après la
fermeture des autres faïenceries boraines.
En janvier 1974, un concordat judiciaire fut demandé et la poursuite des activités se fit avec seulement 100
ouvriers.
En mai 1974, Hubert Bequet demanda lui-même un concordat judiciaire alors que l'impression générale était
toujours qu'avec une gestion saine et rationnelle, les difficultés financières étaient susceptibles de se
résorber.
Le 23 juin 1974, à l'issue d'une procédure auprès du Tribunal de Commerce de Mons, deux liquidateurs furent
désignés : Messieurs Henri Theunissen et Robert Chamart.
Monsieur Robert Chamart, un réviseur d'entreprise fut muni de l'ordonnance du Tribunal de Première Instance pour
vérifier la gestion financière. Dans un de ses rapports, il expliquera : « Monsieur Bequet est un bon
décorateur, habile pour choisir ses modèles mais il n'y avait plus aucune coordination entre la comptabilité et
la vente. De plus, la direction a confondu l'avoir personnel avec celui de l'entreprise ».
Les ventes continuent, mais seuls les modèles les plus demandés sont fabriqués. Il n'y eut plus aucune création
pendant cette période.
Le personnel s'inquiète, il reste seulement 80 travailleurs en 1974.
Troisième période du 3 avril 1976 au 6 décembre 1982 - Reprise par la S.A. JEMA.
Le 3 avril 1976, douze personnes de la famille Bequet et des proches désirent constituer une société coopérative
à responsabilité limitée : « Faïencerie Bequet et Compagnie » pour une durée de 10 ans.
Devant le notaire, Monsieur Michel Van Boxstael, douze personnes se réunissent pour constituer une société
coopérative à responsabilité limitée :
Monsieur Jacobus Wiemer, gérant de société, demeurant à Rotterdam.
Il a 26 parts sur 50 et est nommé le gérant principal.
Monsieur Hubert Bequet (6 parts)
Madame Marguerite Aimont, son épouse (6 parts)
Monsieur Louis-Charles Marlière, commerçant de Valenciennes, son ami (2 parts)
Monsieur Adolphe-Gustave Wiemer, commerçant. (2 parts)
Monsieur Joseph-Edouard-Thérèse Van den Eynde, commerçant (2 parts)
Monsieur Maurice Colin, industriel (1 part)
Madame Claudette Bequet, son épouse (1 part)
Monsieur Manuë1-Jéronimo Leal-Planas, employé (1 part)
Madame Monique Bequet, son épouse (1 part)
Monsieur Robert Latierre, commerçant (1 part)
Madame Edith Bequet, son épouse (1 part)
Le 18 octobre 1976, le Président du Tribunal de Commerce de Mons prononce un jugement de clôture du concordat.
Hubert Bequet doit quitter définitivement son usine et vendre les trois immeubles qu'il possédait à Wenduine, à
Quaregnon et à Hornu.
Il doit également se séparer de sa Chevrolet et de sa camionnette Citroën.
Il est contraint de vendre la villa familiale située rue des Vaches à Quaregnon.
Après avoir épuré les dettes par l'abandon de ses biens personnels, Hubert Bequet est confronté à des
difficultés personnelles et à des conflits familiaux.
Il quitta l'entreprise dès le début du mois de janvier 1977 pour continuer une activité céramique indépendante
(voir quatrième période).
Le gérant qui possède les pouvoirs d'administrateur sera nommé : Monsieur Jacobus Wiemer, gérant de société
demeurant à Rotterdam en Hollande.
La Société Hollandaise JEMA de Maastricht se proposa pour sauver l'usine. Seulement 25 ouvriers, furent gardés.
Durant cette période, Monique Bequet et son mari ainsi qu'Edith Bequet et Raymond Bequet, travaillèrent avec M.
Jacobus Wiemer.
Malgré cet effort familial, les finances vont de plus en plus mal et c'est la fermeture le 6 décembre 1982.
La Société Hollandaise JEMA partit avec les fours, le matériel et certains moules mères. On peut dès lors
comprendre pourquoi des vases produits en Hollande ressemblent étrangement à nos « Bequet ».
Quatrième période de 1977 à 1984 – « La Faïencerie du Borinage »
du 30/ 09/1983 au 31/12/1984.
Les trois années de conflits familiaux additionnés de problèmes de santé, Hubert Bequet, aidé de Monsieur Gobert
de Frameries, décide de continuer à produire des créations artistiques personnelles.
Toujours malheureux d'avoir vu son usine péricliter, il décide d'aller vivre sur le Terril de l'Epette (52, rue
des Vaches à Quaregnon).
C’est d'abord dans une petite caravane puis dans la maison construite sur le sommet du terril qu'Hubert Bequet
vivra. Il créera un petit atelier artistique qu’il appellera : « La Faïencerie du Borinage » en se déclarant au
Registre de Commerce de Mons le 30 septembre 1983. Pour ce faire, il loue les locaux de l'ancien charbonnage de
l'Epette et y installe un petit four.
Ses activités sont à l'échelle des petits moyens dont il dispose. Il avait fait appel à quatre anciennes
peintres de l'usine : Marthe Sastrate, Jeanne arrive, Lise Chevalier et Hélène Reba.
Bequet arrivait à cuire des pièces dans son four à gaz mais les locaux étant en contrebas de sa maison, il a dû
aménager un petit sentier qui descendait du terril vers les fours.
Les faïences sont assez différentes des périodes précédentes. En effet, à l’analyse des revers des pièces, nous
remarquons une faïence beaucoup plus blanche et plus légère que les autres. Hubert Bequet devait
vraisemblablement travailler sa pâte autrement. Les décors aussi présentent les nouveautés telles le décor
Tournai dit « à la mouche » et les fleurs peintes retrouvées dans son petit carnet de projets.
Il simplifiait les décors, ne mettait plus de marques ou rarement mais signait encore son nom sous le décor.
Il parvenait à produire 70 à 80 pièces par jour.
La production de cette dernière période exprime la rage de l'artiste à lutter contre l'adversité.
Dans ces moments particulièrement pénibles, Hubert Bequet, malgré des moyens très limités, arrive à produire des
pièces de qualité et à les vendre dans la région.
Il produit des petits pots à épices, des pichets, des sabots, des tirelires en forme de poupées, des poubelles
de table, des casserollettes, des bougeoirs, des beurriers et quelques raviers.
Des objets d'art sont encore produits telles les fontaines murales qu'il réalisa suite à une commande de mille
pièces.
Hubert Bequet a voulu prendre une revanche envers les différents épisodes difficiles de sa vie.
Hubert Bequet décède le 16 avril 1985 de complications pulmonaires.